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vendredi 10 février 2012

Biomar


Tu es sur la passerelle, dos à la base, tu contournes devant la centrale, le chantier de la nouvelle parabole (pas canal plus, VSAT) et tu arrives devant BIOMAR. 
Pour biologie marine bien sur, même si le bâtiment réunit océanos et ornithos. 
BIOMAR, beau comme un camion. Même plus, un camion frigo: la façade métallique, la poignée tournante, la porte à verrouillage en haut en bas.
Un sas, noir foncé, plein de tenues orange crados (très très orange, très très crados). Le couloir en travers, la salle de réunion  la salle de détente le souk au fond à gauche, deux bureaux en face, des tableaux électriques partout, une salle propre et une salle humide à droite (...), paillasses, grimoires, cahiers de notes indéchiffrables, néons, vue sur l'océan. Sur le plateau où tu viens de poser tes gants, une étiquette: danger, ne pas toucher présence de produit intercalant de l'ADN. Sur l'étagère que tu as failli renverser, un microscope Canon. Sur la paillasse que balayes avec ton sac en te retournant, un spectrophotomètre en fonctionnement.
Pigé. Tu repars dans le couloir, dans le sas, et tu laisses vestes et sacs dans le sas orange et crado.
Plus à l'aise? 
Tu es prêt pour le goûter. C'est tout le temps goûter à BIOMAR. Refuses poliment les deux premiers thés qu'on te propose, c'est un test: les troisième et quatrième sont encore plus raffinés. Bouilloire électrique, mugs dépareillés.
Prends un siège, Cinna, et assieds toi par terre: les chaises sont en fait des musées de la mode vestimentaire des soixante deux générations de scientifiques précédentes, à respecter dans leur stratification en attendant qu'un futur programme d'étude s'y intéresse. 
Un paquet de langues de chat périmé en 96, et le test suprême: si on t'offre des Tim Tam, tu es un hôte de marque. Sinon, ne laisses rien paraître de ton trouble, ce n'est pas le plus important.
Ce qui est plus important, c'est ce moment woodstockophilosophicoscientifique qui va suivre. Laisse faire, écoute, participe. Ca ne se raconte pas, il faut venir ici pour le vivre.  Tu sortiras de là imprégné de sagesse, pour toujours.
Dans le sas, tu reprendras ta veste, imprégnée elle aussi.
D'une odeur d'huile de boite de foie de morue.
Pour toujours.

2 commentaires:

  1. Vraiment, Bernard,vivre même un bref instant, comme nous tes lecteurs woodstockophilosophicoscentifique dans une atmosphère parfumée à l'huile de fois de morue nous fait parfaitement comprendre les transports divins qui furent les tiens. !!!!! Veinard...

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  2. Tant que c'est une odeur d'huile de boîte de foie de morue, ce n'est pas grave, sauf si elle fuit... Ce qui est ennuyeux, c'est d'ouvrir la boîte, de sentir et de goûter...
    Ici, nous sommes dans les odeurs d'épandage dans les champs... d'où un décrassage des narines au passage!!
    Chacun son odeur!!
    Françoise

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Et toi, qu'est ce que tu penses???