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NOUVEAU : LES DESSINS DU DOCTEUR PINGOUIN ICI

samedi 31 décembre 2011

Qui veux du manchot ?

Les premiers manchots Adélie rencontrés pendant la traversée, dans le pack.

Les manchots adélie vont à la pêche à la polinie  (limite banquise/mer) en suivant le même chemin que nous, qui randonnons vers l'ASTROLABE engagé dans la banquise.


La couche d'eau jaune


Petit déjeuner scientifique, à table avec Didier et Roberto: un vieux météo et un jeune "chimie de l'atmosphère", italien étudiant à Grenoble.
D'où il ressort que dans les années 80, des mesures ont pu être faites de la quantité d'ozone par ballon sonde à 30 kms d'altitude.
Petit rappel: l'ozone est une forme particulière d'oxygène, sous forme O3 au lieu de O2 (moi je m'en souviens, à l'externat, j'étais amoureux secret de la prof de physique). Cette forme est instable, est rare dans l'air ambiant, mais augmente dans des conditions particulières: les étincelles (c'était l'odeur caractéristique du métro), les éclairs ((la même odeur), ou bien le rayonnement solaire en haute altitude.  On s'en set aussi pour traiter les piscines (traitement à l'ozone, on dit maintenant oxygène actif, c'est moins connoté catastrophe écologique).
Donc à partir du moment où ces mesures ont pu être faites, il s'est avéré qu'au dessus des pôles se trouvait en hiver une zone où cette couche d'ozone était beaucoup maigre, et que cette zone (ce trou) s'étendait d'année en année. En même temps d'autres chercheurs relevaient que la présence des CFC (carbone fluor chlore) diminuait la création de cet ozone (un ozone? une ozone?), enfin bon de ce gaz. Du coup, et c'est la première et la seule fois que cela est arrivé, les états et les industriels ont supprimé l'utilisation des CFC. 
C'est pourquoi les frigos marchent moins bien qu'avant (fréon= CFC) et que nos mamans ne mettent plus de laque à cheveux (gaz propulseurs des sprays = CFC).
En tout cas le trou dans la couche d'ozone se constitue toujours l'hiver sur les pôles, mais reste stable désormais.
Cette couche, si elle était ramenée au sol,  ne ferait que 3 cms . 
3 cms!!!!! alors qu'elle est étalée sur 10 kms en haute altitude. 
Pourtant cette couche filtre d'une façon très efficace les UV, c'est une crème solaire atmosphérique très efficace.
Dont Roberto étudie partiellement l'efficacité avec sa valise portative de mesures des halogénés dans l'air ambiant: jusque là la mesure se faisait par un laser réfléchi à 10 kms. Lui a une caisse de 1 mètre contenant dse miroirs hyperreflectifs (des miroirs qui réfléchissent beaucoup...), son rayon laser fait 10 000 allers retours dans la boite pour faire la même distance et mesurer ses halogénés localement. Un futur prix nobel?
La dessus, Pascaline arrive effondrée car elle a un problème avec son rack d'hélium.

J'adore le pays où les filles ont des problèmes de rack d'hélium au petit déjeuner.

Ce soir, je vais me coucher pas trop tard, pasque demain j'ai réveillon avec mes poteaux météos, bios, ornithos, et coetero.
A l'apéro, on va augmenter la couche d'eau jaune.

mercredi 28 décembre 2011

Il a plu ça m'a bien plu


Il a plu à DDU, il faut chercher dans la mémoire des vieux hivernants pour trouver trace d'un tel phénomène. Alors on parle, on boit une bière, on parle, etc.... Et les histoires arrivent, aussi incroyables les unes que les autres.
L'un des "campagnards"  (ceux qui séjournent pendant l'été austral"en est à sa 27 ° saison ici, il raconte le chantier de la piste du Lion, où les ouvriers capturaient les manchots Adélie pour leur éviter d'exploser avec les charges qui nivelaient les ilôts. Il reste toujours un "shelter" dynamite le long d'un chemin, je crois qu'il est vide, mais pas sûr (ici, on n'est sûr de rien).
Il raconte aussi que les 3 mois d'été consommaient plus de vin que les 9 mois d'hivernage, que ce vin arrivait en barrique de bois, que les pichet de service étaient 4 fois plus grand que les pichets d'eau. 
Il raconte l'histoire de celui qui perdait si souvent son briquets que ses collègues lui avaient offert un lot de 50 briquets jetables, qu'il perdait tout autant. Si bien qu'en fin de saison, 50 nids d'Adélie comportaient au milieu des petites pierres habituelles ... un briquet.
Il raconte les camions de pierre déversés sur le chemin du dit chantier, eux aussi assitôt recyclés en éléments de nid.
Pour ne pas  être en reste, un "gamin" raconte comment il a perdu sa lentille de contact, collée par le froid sur le viseur de son appareil photo.
Après je ne me souviens plus...
En tout cas, plus après l'histoire trop triste de Sophie, qui nous explique que les chutes de neige et de pluie inondent les nids d'Adélie, que les oeufs non éclos meurent de froid, et les poussins tout neufs se noient sous leurs parents. Cela ajouté la présence persistante de la banquise qui oblige les parents à parcourir des distances trop importantes pour aller se nourrir en mer, provoque une hécatombe.
Il a plu, finalement ça m'a pas plu.

mardi 27 décembre 2011

Ca vient du ciel !


Mes malles sont arrivées, par les airs. Normal, mes cadeaux de Noel sont dedans.
Les mauvaises langues disent que les malles perso sont là car elles génaient le déchargement du matériel scientifiques, mais les scientifiques (qui sont pas des mauvaises langues) avaient un autre avis. En fait tout le monde est bien enquiquiné d'attendre  le déchargement de l'ASTROLABE, qui continue par navette hélico entre les averses de neige, depuis la limite de la banquise où stationne l'ASTROLABE, à 7 nautiques devant nous.  Ce n'est pas tant la distance qui pose problème, c'est surtout l'impossibilité d'accoster, donc d'utiliser les grues pour poser caddies et containers sur un quai.
Du coup les équipes à bord en bavent, les équipes à terre en bavent et certains scientifiques voient leurs chances de mettre en place leur précieux materiel en place s'amenuiser.
Sur la base, ça va, tout le monde est bien occupé à découvrir un nouvel environnement, un nouvel outil de travail.
Et puis moi, j'ai mes cadeaux de Noël. 
Je crois que je vais les ouvrir comme on décharge l'ASTROLABE: à la petite cuillère

dimanche 25 décembre 2011

Joyeux Noël


Noel matin, pas couché tard,  levé tôt
Une petite causette en plein soleil avec notre cuistot, une vraie impression de vacances de février à la neige, presque trop chaud.
Petit déj avec l'ancien menuisier qui me parle des compagnons, de son père en savoie, de sa mère en beauce, de ses debuts à St Etienne puis du tour de France. Il a commencé à 16 ans, termine cette année (les TAAF comme stage à l'etranger). il ne sait pas encore ce qu'il fera l'année prochaine, mais pas inquiet 
Puis salle de sport, comme Yannick  le cuisinier de france 2, encore en service en ce moment. 30 mns à 100 w. Lunettes de soleil face à la banquise, les manchots par groupes qui vont qui viennent, on dirait des familles en ski de fond, les debout, les rampants.
L'astrolabe continue à avancer. Pas à pas, c'est pas rien pour un bateau.
Puis gérance postale: carte téléphonique 36 euros 30' week end, 20' semaine. Une belle plaque de timbres des adelies, exactement le paysage qui nous entoure.
Beaucoup de discussion au sujet de la procrastination, qui semble un mal recurrent sur cette base. Attire-t-elle les fainéants ou bien?
Et puis encore une discusion sur notre chance d'être ici.
Nous parlerons ensuite pendant le repas de ce qu'il faisait en tant que militaire transmission jusqu'en 95: opérateur morse, capable de noter  ou d'emettre à la volée
Cet après midi avec Yves Marie (que je viens remplacer), ce sera sortie banquise.
Le manchot Adélie qui passe a l'air déterminé, mais pas l'air de savoir où il va (et moi qui était si fier d'être déterminé...)

samedi 24 décembre 2011

Premier matin du monde


Mon réveil sonne. L'hôtel est vraiment très calme, les voisins silencieux, pas un bruit de voiture. Tiens, la chambre à l'air toute petite, et puis tiens, c'est rare un lit en 90.
Je vois de la lumière sous le store, j'ouvre.
TAAAAAAADAM!
Je me souviens maintenant, je suis à DDU. 
Devant moi, une étendue blanche parfaite, lumineuse, plate et un horizon souligné par la ligne grise de la mer. Posés dessus comme des notes sur une portée, des icebergs, toques blanches casaques  gris très clair.
Un ciel tout gris , mais plutôt gentil, d'un dégradé  qui l'amène au blanc neige au sommet de ma fenêtre.
Quelques rochers affleurant la neige fraîche pour faire premier plan, pour révéler ce pétrel des neiges... blanc comme son nom l'indique.
Rien d'autre.
Juste un petit point rouge, à une heure. Aux jumelles, c'est l'ASTROLABE, derrière lequel la banquise semble s'être bien refermée.
Je file, je vais prendre un café improbable et des chocopops avec une petite centaine d'ados attardés qui parlent fort et qui rêvent haut (et vice versa).

jeudi 22 décembre 2011

ICEBERG DROIT DEVANT

Si c'est une bêtise d'être venu ici, et bien c'est une belle bêtise.
Un très belle , même.
Je m'attendais à quelque chose de magnifique, c'est au-delà de tout ce
que j'aurai pu imaginer. Cette dernière journée de voyage a été un
enchantement, avec une météo mauvaise le matin, radieuse l'après midi,
l'arrivée dans un champ d'icebergs tous plus grands, plus beaux les uns
les autres. Des plats, des pointus, des renversés; du blanc, du gris
léger, du bleu; le plus grand devait mesurer 3 kilomètres de coté et 60
mètres de haut
Le vent, fort et froid ce matin est complètement tombé, la mer est
devenue complètement plate - un miroir à iceberg-, et transparente, nous
laissant voir les manchots nager sous l'eau auprès de l'ASTROLABE et
bondir comme des dauphins pour respirer ou pour atterrir debout sur les
glaçons.  Nous avons aussi pu photographier une belle baleine.
Une reconnaissance en hélicoptère a permis de trouver notre chemin dans
une banquise enfin ouverte, entre ces fameux icebergs, et finalement en
remontant le long de la cote. Cette banquise nous attendait pourtant,
solide et compacte, résistant à plusieurs essais de "brise glace" ou
plutôt de "bateau-tampon", juste au pied du continent, à 2 kilomètres de
la base DDU.
Repas, anniversaire de Stan (le second), briefing hélico, et nous
préparons nos sacs avant de nous coucher, départ des navettes
hélicoptère demain matin à 8 heures. Il est 22 heures, le soleil brille
encore assez pour nous obliger à porter les lunettes de soleil. Il ne
fait pas trop froid (moins deux peut-être), moins en tout cas que vers
midi où j'ai fait le malin en faisant le tour du navire en maillot de
bain, pied nus, serviette de plage et crème solaire à la main.



(Photos à venir prochainement)


Dr Pingouin.

mardi 20 décembre 2011

Brutale chute de température hier, mauvais temps, vent, pluie, mer formée mais heureusement mer arrière, puis les premiers glaçons, petits, dispersés, à nouveau des oiseaux, pas de mouettes, attention, mais des élégants albatros, damiers du cap et fulmars. Et puis des glaçons plus gros, plus denses, les premiers chocs contre la coque, puis les frottements tout le long de la coque avec les soubresauts du bateau (on dirait qu'il rigole sous nos pieds). Puis des glaçons étendus, comme un court de tennis, comme un terrain de foot, avec enfin des points noirs qui s'avèrent être des manchots Adélie.


DES MANCHOTS!!!


Et puis cet espèce de sac à patate abandonné, là, c'est un phoque.


UN PHOQUE!!!


Et au loin cet espèce de Mont Saint Michel, c'est le profil d'un grand tabulaire basculé, qui doit bien faire un kilomètre de long.


UN ICEBERG!!


Les glaçons s'espacent à nouveau, la mer devient complètement libre, et au loin, comme une plage, un pack serré, tu te demande si ça va passer, et puis ca passe, à gauche à droite, on avance comme si on évitait les flaques, sauf que là, on vise les flaques, évidemment.


On reprend un peu de vitesse, ça touche à droite, ça touche à gauche, les glacons se retournent, le blanc immaculé de leur face enneigé tourne vers le fond, et nous montre son profil, d'un bleu de glacier (facile, mais je ne crois pas avoir revu ce bleu depuis les petits lacs au dessous des séracs de la Vallée Blanche) et ou jaune marron à cause des algues qui poussent dessous. Le ciel est gris, la mer noire, la glace blanche, pourtant il ya des couleurs incroyables, à l'exception du rouge.


Et puis en passerelle, l'alarme moteur, qui n'effraie plus personne, et puis Stan (le capitaine) qui communique par radio avec Stan (le second) perché dans le nid de pie, cabane au sommet d'un mat, pour trouver un passage.


La passerelle, où nous avons accès en permanence, ambiance cordiale, calme de bloc opératoire, où ceux qui bossent sont concentrés mais accueillants et ceux qui observent montrent par leurs rares paroles à mi-voix qu'ils savourent l'instant: on sourit tous, on se marre pas.


ON SOURIT TOUS!!

À quoi notre vie du jour se résume: un vrai bonheur ?


D'ailleurs, j'y retourne, je sens les cloisons de la salle transmission vibrer, on doit à nouveau "toucher du glaçon".

lundi 19 décembre 2011

L'astrobale, c'est d'la labe !



C'est dimanche,
Docteur Pingouin devant l'Astrolabe
On avance, on avance. La mer est de plus en plus calme, dans une grande houle longue, mais pas fatiguante (on sait quand même bien qu'on est sur un bateau!). 
Pas trop de malades, pas trop atteints, et ça s'améliore, il y a de plus en plus de monde aux repas, c'est bon signe.
La météo reste très bonne pour la suite, puis ce sera la glace (qui calme les vagues). La gestion du sommeil est hasadeuse, après le décalage horaire et les émotions: une grosse sieste cette après midi, et ce soir (20h30) je n'ai plus sommeil. Il fait assez bon, on supporte une veste tout de meme, l'eau est à 16° mais on n'est pas encore dans l'océan glacial antarctique. Des oiseaux magnifiques: albatros, petrels, une belle chasse de dauphins hier, un bel arc en ciel tout à l'heure.
Bonne ambiance avec mes compagnons, et avec l'equipage de l'ASTROLABE. 
Ce midi, saumon fumé, magret canard frites et gateau chocolat.
Ca tombe bien car maintenant tout le monde mange à table. C'était aussi
l'anniversaire du gérant postal, il a reçu un Tshirt blanc recouvert de tous nos tampons philatélie.
 Il fait assez bon, on peut aller sur les ponts en chemise mais il faut une veste pour rester. le soleil est un peu voilé, mais tout le monde est bien bronzé, été et trou d'ozone obligent.
On dort, on mange, on regarde des films, on cause, on raconte des conneries, on aide les filles à lancer des sondes de température d'eau par 600 metres de fond.
La mer est belle, petite houle qui fait gentiment rouler l'astrolabe, pas un pétrolier à l'horizon, à l'horizon ... rien. 
Hier une baleine.
Rythme de croisière je te dis. Je me demande si je vais débarquer à DDU
ou rester à bord tout l'été?

vendredi 16 décembre 2011

Un aperçu de ce qui m'attend

L'astrolabe est encore en pleine mer, en attendant de retrouver le docteur Pingouin et ses nouvelles toute fraiches, voici un petit aperçu de ce qui attend les hivernants !


http://vimeo.com/7330218

N'hésitez pas à commenter, le docteur Pingouin se fera un plaisir de lire l'ensemble de vos commentaires !

mercredi 14 décembre 2011

Médecine des voyages

Oula, Oula
Clarifions bien les choses: je ne suis pas en vacances, je bosse. La preuve: je suis payé pour.
 Bien entendu, le secret médical m'empêche de signaler mes activités de soin qui doivent rester discrètes, surtout en voyage. Et puis j'ai des fonctions de prévention très importantes dans les domaines des addictions, de la prévention des accidents de trajet, des troubles musculosquelettiques (TMS), du maniements des outils de travail.
Je parle bien sur des bières, des erreurs dans le métro, du maniement des valises, des fourchettes.
Mais bon, ce n'est que le début de la mission, et c'est 72 h sur 72  depuis le départ.
Ici Sydney, bintôt Hobbart, puis les 40° rugissants, les 50° hurlants et les 60° mugissants.
Et là, ce ne sera pas du tout des vacances.

mardi 13 décembre 2011

Un ptit beurre de toulouse




24 heures pile  que je suis parti.
12 mois pile que j'ai lu l'annonce TAAF du QdM.
28  ans pile que Baba et moi vivons ensemble.
62 ans  pile d'hivernage en Terre Adélie
100 ans  pile que R. AMUNDSEN a atteint le pôle sud. 
161 ans pile que Dumont d'URVILLE a abordé.
2011 ans  presque que le petit Jésus est né.
3 millions d'années au moins que l'humanité existe.

Joyeux anniversaires.

Pourvu que ça dure.

lundi 12 décembre 2011

Level 2, comme dans un jeu vidéo.




Soudain, en arrivant sur ce quai de Hobart, nous sommes passés au niveau 2.
Après ce projet, cette selection, cette préparation, ce voyage, tout à coup c'est le virage.
La niveau 1 est derrière nous, nous avons changé de monde.
Essai des tenues de survie en cas d'évacuation du navire, lieu de rassemblement  en cas d'incendie, manoeuvre avec les sirènes, tout le monde sur le pont. Stan le capitaine, Stan le second, Sacha le motel, Sacha le marin,  les indonésiens dont je n'ai pas réussi à rendre le prénom phonétiquement transcriptible.
Visite des chaloupes d'évacuation,  accès autorisé sur la passerelle, faire le tour de l'hélico pour aller prendre l'air à l'arrière.
Manger avec le commandant, avec le pilote hélico, avec le glaciologue. 
Aider l'oceano a gréer son dispositif  de mesure de température des eaux profondes (une sonde, 3 kms de fil de cuivre ramenant les données en direct à bord avant sa rupture)
Des images satellite de la glace antarctique pour choisir notre route.
Les 40° rugissants, les 50° mugissants, les 60° hurlants.
Un bateau sous pilote automatique, jamais personne à la barre, au sein d'un océan où il n'y a pas un bateau qui navigue (même le dimanche), pas un avion dans le ciel, ça change de la rade Sud.

Bonne mère, Notre Dame de la Garde, protégez les marins qui sont dans le vieux port. 
Et les autres, qu'ils se débrouillent!

Là, on va se débrouiller.

samedi 10 décembre 2011

Allo papa tango charlie...


Ce coup ci, nous sommes ca y est tu peux vas-y. Départ lundi, Viviane plie mais ne rompt point, il va être temps de préparer nos sacs.
Pour que ceux qui restent puissent nous suivre, internet offre des trucs de dingues.
Attention tous ces gadgets sont soumis à des tas de contraintes techniques et des erreurs peuvent survenir, qui ne concernent que le gadget...particulièrement le suivi en temps réél des vols qui dépend de bénévoles bien allumés genre trainspotting (comme les "éclaireurs" de coyote sur autoroute).

Le voyage:  
rendez vous pour tous à Roissy lundi à 10 heures, on pourrait amener chacun une petite spécialité de chez soi pour le casse-croûte de midi, non?

Donc 13 heures lundi départ du vol pour Hong Kong: 

voila  l'avion

Puis Hong-Kong Sydney

voila  l'avion

Puis Sydney Hobbart  (2 vols différents, je crains...)
voila  l'avion

Ensuite, l'astrolabe, positionné en direct

Enfin  le vent et la météo de DDU  la vraie, la bonne,la seule, Météo France, bien sur.

De quoi vous occuper, vous nos mamans, vous les mamans de nos enfants, et vous les mamans des mamans de nos enfants, inquiètes pendant que nous ferons les pères noëls du pôle sud.


Merci à mon Jean Marc qui vient de m'envoyer la vignette du jour, le globe terrestre reconfiguré...


jeudi 8 décembre 2011

Comment dire?

Il pleut.
Il pleut beaucoup, fort, une vraie pluie d'hiver, comme on n'a pas eu depuis... l'hiver. Ca pisse comme vache qui pleut. Ca mouille c'est froid, c'est agaçant, mais j'aime bien le bruit.
Surtout la nuit, quand je dors mal. J'aime bien aussi les cloches de l'église de Claix, et même le bruit du camion-poubelle tôt le matin.
Et celui de la sirène des pompiers à midi (essai du premier mercredi du mois, chez toi aussi?).
Ces bruits là j'en profite, car dans 4 jours, fini, fini.
Comme le chien chiant de la voisine, comme le vent dans les arbres, comme la sonnette du cabinet médical, celle du téléphone et la voix des miens dedans.
J'aime bien et j'en profite, sans nostalgie car je sais bien qu'il y aura d'autres choses.
N'empêche.
La chaleur de la cheminée, le chat dans les pieds, la main de Baba sur mon épaule, la mienne sur son ventre, ça va me manquer.
Comment s'expliquer que d'aller voir ailleurs, ce n'est pas tourner le dos à tout cela, mais répondre à quelque chose qui nous dépasse, à une curiosité pour là-bas qui n'est pas un désintérêt pour ici.
Comment se l'expliquer?
Alors comment le dire à la pluie, au clocher, au chien, au chat, au feu et à la main de Baba?

lundi 5 décembre 2011

Chagrin d'amour


8 heures du mat, j'ai des frissons.
J'allume goggle et je coupe le son
Clac fait la glace quand avance l'astro....
C‘est plein d’Kleenex et d’bouteilles vides
Je suis tout seul, tout seul, tout seul


Je voudrais pas me vanter, mais il me semble que bien que l'ASTROLABE est en train de FAIRE ROUTE vers le Nord!
Vers le Nord, vers nous, il vient nous chercher.
Enfin enfin, finies les grasses matinées, les bouffes avec les copains tous les soirs, les regards attendris, anxieux et/ou envieux.
Enfin enfin, le mal de mer et mes nouveaux amis d'enfance, les vrais de vrais, les hivernants.

A dimanche, je crois bien.

samedi 3 décembre 2011

Ohé, Ohé, capitaine abandonné!



Et voilà, encore reporté, au dimanche 11 décembre maintenant, en avion par PARIS, HONG KONG,  SYDNEY, HOBBART puis bateau pour DDU (Dumont d'Urville).

Partira partira pas?
Pour comprendre, il faut comprendre la complexité de ce voyage.

Pour aller en Antarctique, une seule saison possible: l'été; deux vecteurs possibles: l'avion ou le bateau. Pas de rail, pas de route, trop loin pour un hélico.
La France a plus ou moins choisi le bateau, pour des raisons historiques et pratiques: la base DDU ne dispose pas de piste avion,  étant sur une île rocheuse abordable quand la banquise disparaît.
La banquise... voilà tout le problème.

2 formes de glace en antarctique:
Le glacier gigantesque qui couvre le continent, atteignant 3000 m d'épaisseur par endroits. C'est cette énorme quantité de glace qui est responsable des vents catabatiques, et des températures beaucoup plus basses au sud qu'au nord, où il n'y a que de petits glaciers, au Groenland  ou en Islande par exemple.
Et pis la banquise, glace de mer: l'eau salée gèle au dessous de -2°, et reste alors en surface (oui, gros malin, comme le glaçon dans le pastis). Pour mémoire la température annuelle moyenne à DDU étant de -10°, la banquise c'est du bon dur. Il faut que l'été s'installe sérieusement pour que la banquise commence à fondre  Rappelons que c'est l'été austral quand on commence à gratter les voitures ici. Les vents catabatiques complètent le tout en poussant la banquise vers le large (vent du Sud, donc froid, mais qui poussent vers le nord, c'est à dire vers le chaud, tu suis toujours ou bien?).
Alors sur certaines bases, au fond de golfes clairs, plus au sud (c'est à dire plus au froid, ressert toi un pastaga), la banquise ne fond  pas du tout de l'année et sert à poser les gros navions (Airbus à Mac Murdo US).

A DDU, il faut donc attendre la fonte de la banquise pour l'arrivée du bateau,  l'ASTROLABE.
Ce navire est un compromis, c'est à dire que la forme  ronde de sa coque le rend capable d'affronter  une banquise disloquée au prix d'une instabilité à la mer inconfortable, d'où le surnom légendaire de GASTROLAB.  Son épaisseur de coque et sa puissance  ne lui permettent pas d'être un brise glace, et d'affronter la banquise constituée.

Voila pourquoi celui que me dit "t'attends quoi pour partir, le dégel?" est vraiment très proche de la vérité.

L'ASTROLABE  partait de Hobbart le 21 octobre , a atteint la banquise, a pu débarquer quelques passagers par hélicoptère (conditions nécessaires: météo de carte postale, 2 hélicos simultanément, moins de 200 kms de distance). Puis arrêt des transferts pour panne hélico, long délai d'obtention de la pièce (pas de magasin "NORAUTO" dans le coin), largage par avion de la pièce... pendant que le bateau dérivait avec la banquise au delà des 200kms. Ces transferts de personnels ont été conclus par un avion Twin-Otter venu d'une base Italienne antarctique qui s'est posé à proximité sur la banquise (du bon dur!). Tout le matériel est donc resté à bord. 
Maintenant l'ASTROLABE est comme le bâtonnet dans l'esquimau, jouet de la banquise qui l'entoure. Le graphique de la vignette d'introduction de l'article montre ses efforts pour échapper à la glace, un coup j'avance un coup je recule, comment veux tu que je rentre à Hobbart.

Comme y disent à Cholet: on est pas rendus...

2 moralités  à ce 4° report de date.

1) Notre place de retardés est plutôt confortable, payés à rien foutre à la maison, en comparaison de celle de ceux qui se démènent pour trouver des solutions, et surtout de celle de ceux qui sont en mer depuis plus d'un mois, avec trop de glaçons, et peut-être plus de pastis... Ohé Ohé, capitaine abandonné.

2) C'est pas que je m'ennuie, mais c'est quand même la première fois que je trouve le temps d'écrire un bouquin sur ce blog.

(si quelqu'un me trouve l'accent dauphinois, qu'il le dise!)

Films et Références à cliquer:   Banquise Astrolabe