LES DENTS DE LA MER

Ce matin, avec mes petits camarades, nous nous sommes levés à l'aube (à 10 heures) pour aller à la pêche. Rendez vous à Biomar, le temps de remettre Nico dans le bon sens, le matériel dans la pulka et en route. 

Une petite heure de marche: une rivière.

Bien sur, c'est pas comme "et au milieu coule une rivière". 

Une rivière ici, c'est une faille dans la banquise, qui reste ouverte sur 50 cms ou plus, et dont le trajet sinueux évoque vraiment une rivière qui serpente dans un fond de vallée. L'eau est gelée, il faut casser la surface (le temps pour Nico de perdre un pioche). 

3 cannes et patience. 

Au début, ça s'est bien passé. Un peu trop bien peut être. Nos cannes incomplètes, les moulinets grippés, les fils de 3 cms de diamètre, les hameçons sans ardillons, et les bouts de plastique rouge comme appâts n'ont pas découragé les pagos qui se jetaient presque dans la glacière. Oui, parce qu'on emmène une glacière, pas pour les bières, mais pour éviter aux poissons de geler dans leur eau avant de gagner leur aquarium (la mer est à -2°, l'air est à -15°). Donc tout allait bien, Nico se tenait à carreau, lorsque l'un  d'entre nous (je suis pas une balance!!) a fait un bon d'un mètre: un phoque venait de surgir, puis un deuxième.

La pêche était finie, les poissons chassés par les grosses bestioles.

Et ben tu sais quoi? Le phoque, si disgracieux à terre (enfin, à terre: à glace!) est d'une élégance rare quand il nage. Et plutôt photogénique, non??

Comme je suis très fier de cette photo, je ne résiste pas au plaisir de te communiquer les données techniques: Pentax K20, en mode aurore australe: retardateur sur 2 secondes (facile pour les cadrages: j'ai plein de très belles photos de mes pieds!), tous les automatismes coupés (facile pour la mise au point; j'ai plein de photos de David HAMILTON) et le mode pause enclenché (le seul bouton que j'ai pu débrayer avec ce froid).

Autrement, Nico va bien.

Merci Monsieur le Président

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Passation

L'empereur.

La marche de l'empereur, je résume:

Ce sont des gros (25 à 40 kgs) oiseaux  qui nagent très bien mais ne volent pas Ils peuvent rester 20 minutes sous l'eau, passent l'année on ne sait pas où. 

Il savent donc aussi marcher, soit debout, avec une maladresse très gracieuse une grâce très maladroite, soit en tobogganing, c'est à dire grosso modo en youpala sur le ventre. Cette marche leur permet de monter sur la banquise pendant l'hiver, et de s'organiser une sorte de rave party, tous ensemble, tous ensemble. La fête (c'est vraiment WOODSTOCK) dure un bon mois, rien à manger, de la neige à boire. Comme toute fête, c'est l'occasion bien sur de conclure quelques rencontres. Une conclusion du même acabit que leur démarche: gracieuse, mais...maladroite. 

Bon.

Quelque temps plus tard, pof, ponte. Jusque là, tout va bien dirait le gynéco.

Mais je te rappelle que la manchotière est juste là en bas de chez moi, et qu'il fait - 17° quand il n'y a pas de vent. Y a jamais pas de vent.

Et accoucher dans un congélo, c'est problématique.

Tout de suite,  la femelle récupère l'oeuf, le cale sur le dessus de ses pieds, et le recouvre d'un repli de la peau de son ventre( la poche incubatrice).

Elle hèle alors le père (je sais, je sais) pour lui refiler le bébé. 

Voilà le clip, presque en direct:  la passation, ce qui tombe bien au 15 Mai 2012, et pourrait donner des idées de protocole à certains... 

Et puis, tout de suite, elle part. Celle du clip est partie dans les dix minutes, sans un regard en arrière sur son Jules ni son oeuf, plein Nord . Elle va marcher tout droit vers la mer, qui est au delà de l'horizon visible, pour se nourrir  pendant que le père couve, et ne viendra le relayer qu'au moment de l'éclosion, dans 6 semaines (soit 2 à 3 mois de jeune!). La garde alternée permettra alors d'aller à la pêche, toujours au delà de l'horizon, toujours à pied.

J'ai été très ému par cette passation: si l'oeuf tombe, il gèle immédiatement. Et toute cette incroyable procédure de reproduction est foutue.

Pour leur porter chance, on croise les doigts. 

Du coup, le clip n'est pas terrible: va filmer une passation avec les doigts croisés dans les moufles!

MIDWINTER TA62

Une soirée merveilleuse à DDU, sur une idée de Yves Marie DUCROT, mon prédecesseur (alors, tu en est où??)

La projection d'un film 16 mms, sur la face d'un berg à 1 petite heure de marche de la base.

Météo idéale, -15°, pas de vent, ciel de carte postale.

Départ de l'équipe technique à 14h 30 (soleil couché à 13h40....), en traînant deux pulkas : Groupe électrogène, , gas oil et torches modèle DDU (faites à la main, quoi)/ projecteur, rallonge, film, escabeau.

En place à 16 heures, test, 

Départ des pestacteurs à 16 heures, début du film à 17 heures, (nuit tombée).

Projection : à la conquète du pôle, de Georges MELIES, daté de 1912.

1/4 heure de projection. 

Animation impromptue d'ombres chinoises (...)

Tout éteint, muets: 5 minutes de ciel et silence austral (les lumières de la base étaient cachées par un autre berg).

Cadeau de la nature: une aurore à 17h30, peu lumineuse mais remplissant le ciel, et très visible dans notre obscurité, qui nous a accompagnés jusqu'à la base

Allumage des torches, retour modèle DDU (en pagaille).

19h15, apéro.

MIDI

Il est midi pile: je vais manger.

C'est cool ya du soleil!!!!

Même pas mal aux cheveux

Je vais pas passer l'année là dessus, mais samedi, c'était la soirée d'anniversaire, partagée avec Géraldine (oui, qui avait des problèmes de rack d'hélium, je vois que tu suis). Donc samedi - me coupes pas tout le temps, sinon on n'y arrivera jamais - c'était soirée d'anniversaire.

Thème cirque.

Géraldine a dégotté un immense, vieux et malodorant filet vert, hop fixé au plafond: voilà le chapiteau.

Tables en U, nappe papier, dessins au feutre, confettis, musique tzigane, marquisette 

Menu de roi: tartare de fruits de mer/glace citron estragon, spaghetti alle vongole (comme à Impéria), et dessert passion.

Pestacle de feu: Mat et ses bolas 

Plein d'époustouflants cadeaux DDU (le collier de nouilles du cadeau d'anniversaire)

Et puis les déguisements et maquillages: Mme IRMA,  le trapèziste, l'éléphant, le jongleur, l'otarie, l'écuyère, le clown.

Le clown, ou plutôt, les clowns, puisque Julien et moi avons  pour ça passé l'après midi à maitriser les crayons gras, et les couleurs de cheveux. 

Les cheveux, enfin les cheveux, pas que la couleur.

Parce que l'auguste, il n'a pas tout a fait la même coupe de cheveux que moi.

Alors il a fallu ... égaliser. 

Et ce matin, j'avais la tête du maréchal Pétain. 

"Chaussée aux moines" chantonnaient tous ceux qui étaient tombés du lit.

Alors il a fallu ... égaliser.

  

C'est pas la coiffure de saison pour ici?

Je sais bien - me coupes pas tout le temps - mais du coup, j'ai même pas mal aux cheveux, hein...

C'était pourtant une TRES bonne soirée!!!